La grande question
Au final, qui est le plus impacté par les biais cognitifs : l'utilisateur, le designer ou encore le client / commanditaire ?
Au premier abord, la question semble légitime : qui, parmi l’utilisateur, le designer ou le commanditaire, est le plus impacté par les biais cognitifs ?
Pourtant, en travaillant sur ce projet, l’évidence s’est très imposée à moi : il n’existe pas de hiérarchie notable en terme d’influence des biais cognitifs selon qui vous êtes.
De la même manière, il n’existe quasiment pas de biais répertoriés sur ce site qui n’influencerait pas potentiellement – de près ou de loin, nos 3 parti-prenantes. Ils le seront juste pour des raisons différentes.
Chacun est ou peut être à la fois victime et vecteur de ces distorsions mentales qui altèrent perceptions et décisions.
- L’utilisateur navigue dans un monde façonné par ses propres biais, renforcés par ceux intégrés aux interfaces qu’il utilise.
- Le designer, quant à lui, façonne des expériences en pensant s’appuyer sur la logique et l’objectivité, alors que ses propres schémas mentaux viennent subtilement orienter ses choix.
- Le commanditaire persuadé de piloter son projet avec rationalité, se laisse influencer par ses attentes, ses croyances ou des effets de groupe.
Ainsi, ce n’est pas tant la question du « qui » qui importe, mais bien du « comment » : comment prendre conscience de ces biais pour mieux les appréhender et, peut-être, en limiter l’emprise ?
Biais de l'angle mort
Tendance à reconnaître les biais cognitifs chez les autres tout en ignorant ou sous-estimant leur présence chez soi-même.
Alors si j’ai un conseil à vous demander à toutes et tous, utilisateurs et utilisatrices classique ou premium du projet TILTAN, c’est de ne pas penser que les connaissances que vous allez apprendre ici vous immuniseront de ne pas être la victime d’un biais cognitif, vous verriez à minima preuve d’un certain manque d’humilité dan votre pratique, au pire d’une naiveté touchante !
Pourquoi sommes-nous toutes et tous impacté·e·s ?
La version courte consisterait à dire : utilisateurs, designers et commanditaires sont des humains. Avec leurs capacités, leurs expériences, leurs difficultés, leurs imperfections, leurs contradictions, etc. Et vous ne serez pas surpris d’apprendre que les biais cognitifs ne touchent pas les utilisateurs, les designers, les commanditaires : ils touchent les humains, sans distinctions.
Les utilisateurs
Les utilisateurs sont directement impactés par les biais cognitifs dans leur expérience quotidienne. Ils en subissent les effets dans leurs décisions, comportements ou interprétations, souvent sans en avoir conscience.
Comprendre leurs biais est essentiel pour adapter les interfaces, les contenus ou les produits à leurs besoins, en minimisant les confusions, les frustrations ou les difficultés pour les exploiter.
Les designers
Les designers sont impactés par les biais cognitifs à double titre. D’une part, en tant que concepteurs, leurs propres biais peuvent influencer la création d’interfaces ou d’expériences, introduisant des distorsions non intentionnelles.
D’autre part, ils doivent anticiper et comprendre les biais des utilisateurs pour concevoir des solutions adaptées, intuitives et inclusives, pas les utiliser contre ces derniers pour tenter de leur faire réaliser des actions contre leur gré ou intérêt.
Les commanditaires
Les commanditaires, responsables des objectifs stratégiques ou commerciaux ou simplement clients d’un projet, sont influencés par les biais dans leurs prises de décision et attentes.
Ils peuvent, par exemple, surestimer certains résultats ou ignorer des besoins réels des utilisateurs.
Il est crucial qu’ils comprennent l’impact des biais pour aligner leurs visions sur des objectifs réalistes et basés sur des comportements cognitifs mesurés.